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25/11/09

La France propose son projet d'accord sur le climat

LE MONDE

19.11.09
10h33 • Mis à jour le 23.11.09
15h50



Jean-Louis Borloo, ministre français de l'écologie, a communiqué à ses collègues réunis à Copenhague, lundi 16 et mardi 17 novembre, une proposition d'accord de 16 pages pour la conférence de l'ONU sur le climat qui aura lieu dans la capitale danoise du 7 au 18 décembre.

Ce texte est l'aboutissement d'une démarche engagée depuis plusieurs mois par M. Borloo, convaincu que les négociations ne pourront aboutir sans un engagement politique au plus haut niveau. Il s'est donc rapproché, dès le printemps 2008, des pays africains afin de construire une alliance entre les "vertueux" Européens et les plus grandes "victimes" à venir du changement climatique.

Le plan d'équipement énergétique de l'Afrique qu'il a proposé promet de faire en vingt ans ce que l'aide au développement a échoué à apporter au cours des cinquante dernières années. Mais ce projet a reçu un accueil mitigé. A aucun moment, les partenaires européens n'ont clairement manifesté leur soutien.

M. Borloo a élargi ce plan en un projet "justice climat" qu'il a présenté en octobre en Asie (Inde, Cambodge, Laos et Bangladesh) et aux petits Etats insulaires. Par ailleurs, une position commune franco-brésilienne a pu être annoncée samedi 14 novembre par les présidents Sarkozy et Lula.

Mais l'initiative française est encore loin d'être prise en compte dans les discussions. S'il peut se targuer du soutien de l'Allemagne et de nombreux pays pauvres, le ministre français ne semble pas s'être suffisamment concerté avec la Suède, à la tête de l'Union européenne, et le Danemark, qui présidera la conférence de décembre, et à qui revient la responsabilité de présenter un texte de compromis.

La voie privilégiée par les deux pays reste le processus traditionnel de discussion au sein de l'ONU. "Le texte français est irréaliste", note une source scandinave, "mais il comporte des éléments intéressants". Certains négociateurs – y compris parmi les Français – se disent décontenancés par cette stratégie poursuivie en marge de la discussion officielle, et qui ne s'est pas rapprochée des Etats-Unis et de la Chine.

Quoi qu'il en soit, l'activité diplomatique sur le changement climatique s'accélère. La réunion de 46 ministres de l'environnement à Copenhague s'est déroulée dans une atmosphère positive. "Je suis les négociations depuis plusieurs années, dit un diplomate international, je n'ai jamais vu une discussion aussi ouverte et franche." S'il est clair qu'un traité en bonne et due forme n'est plus à l'ordre du jour, les efforts se focalisent sur un "accord politique contraignant" dont les points majeurs émergent, même si aucun texte n'est pour l'instant sur la table.

Un accord éventuel se fonderait sur quatre points-clés : un engagement par les pays du Nord de réduire leurs émissions ; un engagement des pays en développement de mener des actions afin de limiter les leurs ; un accord sur le financement à court et à long termes ; et enfin un consensus sur la gouvernance de ce financement – afin que les décisions soient partagées entre pays du Nord et pays du Sud.

De surcroît, les Etats s'engageraient à une mise en œuvre immédiate des actions de soutien aux pays les plus pauvres et à formaliser, en 2010, dans un traité, l'ensemble des points retenus à Copenhague.

Reste que la position des Etats-Unis est jugée insuffisante. Connie Hedegaard, la ministre danoise de l'environnement, a déclaré qu'il "serait très utile que les Etats-Unis mettent sur la table des chiffres spécifiques sur les réductions des émissions et sur le financement".

Un point qui correspond, entre autres, à l'attente des pays africains, sans l'assentiment desquels un accord paraît impossible. Réuni mardi 17 novembre à Addis-Abeba, le groupe des dix Etats qui représenteront l'Afrique au Danemark a indiqué avoir fixé le montant des financements demandés aux pays riches pour compenser les effets du changement climatique. "Nous avons posé un minimum en dessous duquel nous ne descendrons pas", a dit le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, sans en révéler le montant.

Un autre signal positif est venu du sommet entre l'Union européenne et la Russie, à Moscou, le 16 novembre. Selon José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, Dimitri Medvedev, le président russe, a annoncé que son pays visait une réduction de ses émissions de 20 à 25 % en 2020 par rapport à 1990. M. Medvedev a déclaré que "nous avons un objectif qui est de convaincre nos collègues d'être plus sérieux sur cette question", précisant que le changement climatique représentait une "menace catastrophique".

Laurence Caramel et Hervé Kempf

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