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25/9/09

LES GRANDS ETATS COMMENCENT À S'ENGAGER SUR LA VOIE DU FINANCEMENT CLIMATIQ


LE MONDE | 23.09.09 | 15h18
New York Envoyé spécial

Pour la première fois de manière aussi claire, la communauté internationale a posé la question du financement de la lutte contre le changement climatique sur la table de négociation. C'est au premier ministre japonais, Yukio Hatoyama, que revient le mérite d'avoir été le plus précis : il s'est fait l'avocat d'un nouveau mécanisme permettant un "financement substantiel, additionnel, nouveau, public aussi bien que privé" pour aider les pays du sud à s'adapter ou à lutter contre le réchauffement.
Ce mécanisme s'appuierait sur les crédits carbone générés par les réductions d'émissions de gaz à effet de serre des pays en développement. Une condition est que l'on mette au point des "règles qui facilitent la reconnaissance internationale de ces réductions". Le système serait adossé au secrétariat de la Convention des Nations unies sur le changement climatique, considéré comme devant centraliser l'information sur les projets générant des crédits carbone.
M. Hatoyama a conclu en proposant un "cadre pour promouvoir un transfert de technologies à faible intensité de carbone tout en assurant le respect de la propriété intellectuelle". Aussi précis qu'il était possible de l'être dans le cadre d'un discours général et court, le schéma esquissé par le chef du gouvernement japonais est susceptible de susciter un vrai mouvement dans les négociations sur le climat. Et ce d'autant plus que Tokyo a montré l'exemple, en prenant un fort engagement de réduction de ses émissions.
Mécanisme
La proposition japonaise pourra se croiser avec le mécanisme proposé par le Mexique, que Nicolas Sarkozy a repris à son compte : l'idée en est de créer un fonds auquel contribueraient tous les pays riches et émergents, en fonction de leurs émissions de gaz à effet de serre actuelles et passées, ainsi que du niveau de leur produit intérieur brut. Les sommes ainsi récoltées financeraient des projets "propres" dans les pays pauvres et émergents.
Entre Mexique et Japon, un mécanisme financier s'esquisse. Il assurerait le bon usage des fonds récoltés. Les Européens avaient vivement exprimé, lors de la conférence de Poznan, en décembre 2008, leur volonté de ne pas engager de financements sans en contrôler au moins partiellement l'utilisation.
Mais l'élaboration d'un instrument économique, si elle se concrétise d'ici trois mois, ne suffira pas à assurer un accord à Copenhague. Le meilleur mécanisme ne sert en effet à rien s'il n'a pas de ressources à distribuer. Or celles-ci ne peuvent venir que de deux voies : par une contribution directe des pays industrialisés ou par les crédits générés par le marché du carbone.
Mais celui-ci n'existera que si les pays émetteurs de gaz à effet de serre prennent des engagements suffisamment forts pour que leurs réductions d'émissions alimentent le marché en "tonnes de carbone". L'Europe et le Japon ont déjà annoncé leurs objectifs. Il faudra que les autres grands acteurs sortent à leur tour du bois. 


Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 24.09.09.

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